Webinaire Acquis & Asset Finance Connect : analyse du moral des PME en 2025

Dans le cadre d’un webinaire organisé par Acquis et Asset Finance Connect, John Rees recevait plusieurs experts afin de commenter les résultats du baromètre Acquis sur le moral des PME en 2025 en France, en Espagne et en Allemagne :

Alors que les économies européennes traversent une période de turbulences politiques et économiques, les petites et moyennes entreprises (PME) restent remarquablement résilientes. Cette récente étude comparative révèle un sentiment globalement optimiste au sein des PME, malgré des environnements nationaux très contrastés.

🇫🇷  France : un équilibre entre ambition et prudence plus fragile que chez ses voisins.

Avec 55 % de PME françaises qui se disent optimistes, la France affiche un moral solide, bien qu’inférieur à celui de l’Espagne (73 %) et légèrement en retrait par rapport à l’Allemagne (58 %). Cet optimisme, porté par une volonté d’investir (83 % des PME françaises prévoient des investissements dans les mois à venir), cohabite avec un sentiment d’instabilité : surcharge réglementaire, incertitude politique, dette publique élevée. Les chefs d’entreprise interrogés décrivent un climat « attentiste », peu propice à l’audace stratégique.

Sophie Féret, directrice financière et cofondatrice de Black Winch, résume bien ce paradoxe :

« Les entrepreneurs veulent avancer, investir, moderniser leurs outils. Mais le poids administratif et l’instabilité institutionnelle créent un brouillard difficile à percer. »

🔍 Des priorités claires : digitalisation, maîtrise des coûts et prudence sociale

Côté priorités de croissance, les PME françaises misent avant tout sur l’optimisation des coûts et des prix, tout en intégrant fortement la numérisation et l’automatisation dans leur stratégie. En revanche, l’innovation produit et le bien-être des collaborateurs arrivent en retrait, contrairement à l’Espagne où ces leviers sont nettement mis en avant.

💡 Investissement : un moteur toujours actif

Malgré les freins structurels, la volonté d’investir reste forte en France : plus de 8 PME sur 10 prévoient des investissements à court terme. Le leasing s’impose comme méthode de financement privilégiée (43 % vs 32% dans la dernière étude de 2023), notamment pour moderniser les équipements technologiques, offrant souplesse et maîtrise des coûts. Pourtant, d’autres leviers comme le financement participatif ou les cartes de crédit restent peu exploités, illustrant un écosystème de financement encore conservateur.

🌱 Finance verte : en progrès, mais à structurer

Le financement ESG (environnemental, social et gouvernance) progresse : 58 % des PME françaises s’en préoccupent, souvent sous l’impulsion des marchés publics et les contraintes liées à la durabilité des équipements. Cependant, le besoin de clarté et de transparence est criant. La crainte du « greenwashing » est partagée, et l’authenticité devient un facteur-clé dans la perception des dispositifs verts.

🧭 Comparaison européenne : la France entre l’Allemagne prudente et l’Espagne ambitieuse

  • En Allemagne, les PME affichent une confiance pragmatique, tirée par un ancrage national fort et une modernisation technologique poussée.
  • En Espagne, l’optimisme est largement supérieur grâce à une croissance économique soutenue, des aides européennes dynamiques, et une culture entrepreneuriale tournée vers l’expansion.

✅ Ce qu’il faut retenir

  • Les PME françaises restent optimistes et prêtes à investir, malgré un environnement jugé flou et inquiétant.
  • Les défis structurels – régulation, instabilité politique, difficulté de recrutement – freinent l’élan entrepreneurial.
  • Le crédit-bail, la digitalisation et la finance verte sont les principaux leviers d’action pour soutenir les ambitions des PME.
  • À l’échelle européenne, une plus grande clarté réglementaire et une meilleure éducation financière apparaissent nécessaires pour libérer le potentiel des entreprises.

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